Tu es sur mes genoux. Je tends l'oreille pour t'entendre ronronner, mais tu dors trop profondément, tout contre moi. Après tout ce qu'on a traversé, ensemble, toujours seules contre eux, je t'aime plus que tout, et je sais que ce sera toujours le cas. Je pense à nos premier pas ensemble, l'amour qu'on s'est spontanément portées sans même se connaître. Ça devait être ainsi, toi et moi, et personne d'autre. Ils ne te comprenaient pas, si tu savais tout ce que j'ai fait, comme je me suis battue pour toi. On était heureuses toutes les deux, c'est pour toi que je suis partie, et la vie a été belle. Juste toi et moi. L'harmonie. Je pourrais continuer comme ça des heures, mais ceux qui me connaissent savent que tu es tout pour moi.
Les arbres ont repris leurs feuilles, elles s'apprêtent même à retomber, elles se sont habillées de belles couleurs, pour qu'on les remarque, qu'on sache qu'elle vont bientôt disparaître. C'est leur dernière action d'éclat, pour marquer leur dernier passage sur terre. Avant un autre cycle, puis tant d'autres. La vie suit son cours.
Et moi je reste là, bêtement, à penser à la douceur et la chaleur de ton pelage, à ton odeur. Mais je me contente de la froideur d'une dure urne en métal, posée sur mes genoux.
Il est temps que je me décide à donner des nouvelles et arrêter ce blog. Oui vous l'avez sans doute compris, pour les quelques uns qui continuent de guetter de temps en temps un nouveau billet, je ne reviendrai pas. Ou disons pas tout de suite, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. J'avais pensé revenir ici exposer mes états d'âme, mais vu la nature desdits états d'âme, je préfère m'abstenir, et éviter de transformer cet endroit en recueil de plaintes. Ceci dit, l'hôpital psychiatrique n'a jamais aussi bien porté son nom, mais la force me manque pour mettre des mots sur ce qui cloche. Je ne mens plus, j'admets avoir un comportement anormal, mais je n'affronte plus ce qui ne va pas. Je laisse couler, et advienne que pourra. Je vais bien, souvent. Je vis encore, et même très fort, mais pas tout le temps.
J’ignore si c’est la fatigue qui me démotive ou
si c’est l’absence de motivation qui me fatigue. Des fois je me dis qu'il me manque une case, voire plusieurs. Mon moral saute d'un extrême à l'autre, sans raison, et je suis rongée par le stress, alors que je suis en vacances. On aura tout vu. Pourtant je suis assurément moins névrosée qu'avant, beaucoup moins. J'ai pu constater avec horreur "grâce" à la balance de ma mère à quel point j'ai grossi, alors que d'habitude les vacances me font maigrir, je suis lasse, et fatiguée, tellement fatiguée... Et demain je serai en forme, et heureuse, et cynique (qu'est-ce que j'aime ça, le cynisme!), j'aurai même le courage de sortir de chez moi, et j'oublierai comment c'était aujourd'hui. Et puis ça recommencera. Parfois je me dis qu'il faudrait que je songe à régler ce problème, et tous les autres, mais je ne le fais jamais. Alors j'attends que ça passe. Vivement demain.
~~J'étais motivée pour faire un joli article tout joyeux, tout rose avec des bisounours et des petits cœurs et tout, mais je suis victime d'une chute de moral momentanée, m'en voulez pas~~
Je déteste le 14 juillet, les feux d'artifices, et tous les gens qui vont avec, avec leur pétards (si je tenais celui qui a inventé une ignominie pareille! Non seulement c'est dangereux, mais en plus ça fait du bruit et ça sert à rien), et les jeunes qui "font la fête". Un jeune qui fait la fête, y'a pas plus bruyant, ça crie des "youhouuuu!", "heeeyyy!", "ouuuuuuuuh!", et autres sons ridicules, en faisant pleins de gestes avec les bras, sans compter les glousseuses. Et le pire, c'est qu'ils s'en rendent pas compte, qu'ils sont ridicules. Les feux d'artifices en plein centre ville, quand on essaie de dormir, c'est insupportable! (oui, j'arrête de râler, je viens de revenir en plus, ça se fait pas!)
Comme vous voyez, j'ai de nouveau Internet! ça fait du bien de faire autre chose de ses
journées que lire, dessiner, jouer du piano, puis relire, etc. (et râler aussi) (sans transition) Bonne nouvelle, je passe en deuxième
année de psychologie et de lettres modernes sans rattrapages. En lettres, j'aurai préféré redoubler, ça m'aurait permis de souffler un
peu l'année prochaine, en n'ayant pas toutes les matières à repasser,
d'autant que j'aurais voulu me mettre au violon et dessiner plus souvent mais bon je vais pas me
plaindre non plus, je ne peux pas tout faire, et puis c'est même plutôt rare d'avoir des notes qui
couvrent une aussi large étendue, de 1 à 19. Soit je suis pas douée et douée en même temps, soit les
correcteurs étaient très bien ou très mal disposés à mon égard, ou particulièrement agacé ou de bonne humeur en corrigeant mes copies. Enfin
en latin, là où j'ai eu 1, je m'y attendais un peu, j'avais tout oublié
et j'ai produit une traduction hautement fantaisiste parlant entre
autre de petits coquillages et de devoir de fatigue du forum. Oui, vous
avez compris, ça ne veut rien dire. Mais la prof aurait pu mettre 2,
pour l'encre utilisée, et l'effort d'improvisation, parce que c'est pas
rien, une page de conneries.
Enfin, à part ça, rien de neuf, à part des projets totalement superficiels, un changement de couleur de cheveux en perspective, et peut-être un piercing, si mon compte le permet. Je suis atteinte de fièvre acheteuse, j'espère en guérir rapidement.
Je serai absente pour une durée indéterminée à partir de demain. Je déménage et n'aurai plus Internet. Remarquez, vous allez pas trop voir la différence, mais ça va quand même me manquer. Ne plus pouvoir prendre de nouvelles de Panda va être très dur, ça égayait mes journées. Mais ça va peut-être m'obliger à lever mon gros cul plein de cellulite (petite touche glamour^^) (je viens de détruire mon image là, non?) de ma chaise de bureau et mettre le nez dehors, au moins pour les courses, parce que la compagnie de mes filles a beau être agréable, trop les fréquenter risquerait d'avoir des effets néfastes sur moi, et j'ai pas envie de retourner à l'état sauvage, manger mes crottes et pisser partout (pour ne citer que ça).
Je vais juste terminer ce post poétique par une remarque très pertinente de mon prof de piano à propos de la proximité de mon appartement avec ma fac "Ah c'est super! comme ça vous allez pouvoir aller plus souvent contempler votre fac bloquée. Poil au nez."
(Je vais être gentille, et penser aux visiteurs qui passeront par là constater mon absence avec une grande déception en admirant le magnifique design de mon blog, des heures durant, la larme à l'œil. Vous pourrez écouter un peu de musique en attendant mon retour. Le deuxième mouvement de la septième symphonie de Beethoven, qui plus est. Et oui, ma générosité n'a pas de limites.)
Ma fac étant bloquée, certains de mes cours ont été déplacés
dans d’autres sites de la fac. Enfin bref, j’avais donc aujourd’hui mes premiers
cours depuis des mois, un TD puis un CM de littérature française qui avaient lieu à la
fac de médecine. Chaque fois que je reste aussi longtemps sans avoir cours, j'ai l'impression de revivre ma première rentrée des classes à la maternelle, où je m'étais accrochée à un poteau en hurlant "je veux pas aller à l'écoooooole!".
J’ai rêvé toute la nuit, en boucle, que je m'éveillais trop tard et que les cours étaient déjà finis.
Ce qui devait arriver arriva. Je me suis réveillée avec une sensation d’apocalypse
imminente, je tournai craintivement la tète vers mon radio réveil, pour voir mon
pressentiment se confirmer : 8h30! J’avais dû l'éteindre en dormant, ce qui m’arrive souvent, sauf que d’habitude je me réveille
quand même à l’heure. Je pensais arriver avant la fin de mon TD en partant à
9h30, mais ça n’était vraiment pas mon jour.
J’arrivai confiante, chantant faux et à tue-tête dans ma petite voiture rutilante et ronronnante, persuadée de trouver une place de parking rapidement. Bin au bout
du huitième ou neuvième tour de quartier, je ressemblais plutôt à ces fous du
volant qui passent au feu rouge et injurient sans raison pour se défouler («P*tain
de b*rdel de m*rde! Qu’est-ce qu'il fout là cet enc***é de piéton!!!»
[bin, oui, il traversait la route, et sur un passage piéton, qui plus est!
Tsss on n’a pas idée!]) Échevelée et avec une furieuse envie de
mordre, j’ai aperçu mon dernier espoir : un panneau, contenant des mots
suffisamment simples pour que ma pauvre cervelle engourdie par la rage puisse le
décrypter : «parking souterrain de la faculté de médecine : 3
places restantes», je fis donc pour la énième fois un magnifique
demi-tour en gueulant, créant comme à mon habitude un mini embouteillage, pour expliquer
ma situation désespérée au môssieur de l’interphone, qui me dit que
oui, je pouvais entrer, qu’il y avait bien un ascenseur, et qu’il m’ouvrait la
barrière tout de suite. Je rentrai donc dans ma voiture précipitamment (ma
vitre droite ne s’ouvrant plus) et me garai en vitesse. Il me restait quinze
minutes avant le début du CM.
Sauf que, malgré ma certaine habitude des parkings souterrains sordides, celui-ci me
sembla en détenir la palme : des portes partout, mais qui
menaient toutes à des escaliers, avec ma jambe capricieuse et
mon état de fatigue général il me fallait impérativement trouver l’ascenseur. Finalement, je
trouvais une porte, qui menait à une autre, puis à une autre, et je sortis, en
pleine crise d’angoisse dû à la claustrophobie et l’absence de présence humaine
dans le parking, et j’arrivai... devant des escaliers. Sauf que de ma place, je pouvais apercevoir en haut une touffe de cheveux et un regard
ahuri, et je me dis que c’était forcément un étudiant en lettres. Je grimpai
tant bien que mal les maudits escaliers en boitillant et m’élançai à la poursuite dudit étudiant, qui
était bien en lettres (comme quoi, il y a parfois du bon à stéréotyper) Mais
il marchait vite, donc je l’ai semé discrètement quand j’ai enfin trouvé l’ascenseur.
Et là, une bande d’étudiants de ma classe s’est jeté dans l’espace exigu
du vieil ascenseur, m’ayant repérée de loin grâce à mes cheveux. Mais nous
sommes partis dans la mauvaise
direction, et on a marché, marché, marché… jusqu’à ce qu’on nous dise «euh…
vous savez que vous êtes dans le bâtiment administratif?» Nous
sommes arrivés en retard, mais moins que l’étudiant à l’air ahuri qui ne trouva
la salle que vingt minutes plus tard, avec un petit regard de reproche dans ma
direction.
Mais le cours était intéressant, la prof est sympa, je n'étais pas toute seule et j’ai vu des gens, et ça,
ça faisait loooooogtemps, ce qui m’a permis de déverser un flot de paroles
ininterrompues à une étudiante fort sympathique qui m'écouta sans jamais se
plaindre décrire en long, en large et en travers ma passion pour Beethoven. (Ceci dit, peut-être que ça l’intéressait
réellement). Je me suis suicidée du haut d'un trottoir, et du coup, ça va mieux, j'ai sauvé ma journée.
J'espère quand même vraiment que ma fac sera débloquée très bientôt, ça me permettra d'avoir autre chose à raconter sur mon blog que mes journées de merde.
"J'ai envie de loger une balle entre les deux yeux de tous les pandas qui ne font que baiser pour sauver leur espèce"
(réplique légèrement modifiée dans le sens de mon (notre) point de vue)
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Je parlais récemment avec une connaissance des raisons qui peuvent amener à commettre un meurtre, je pense que nous sommes tous des meurtriers potentiels, si la situation s'y prête, poussés par la haine ou la peur. Quand mon interlocutrice m'a demandée pourquoi au juste je ne tuerai selon moi jamais personne de sang froid, passé l'étonnement dû à l'étrangeté de la question, et résistant bravement à la tentation de sortir une assertion du genre "parce que ça ne se fait pas!", j'ai réalisé que c'était pour la simple raison que je ne fais jamais ce que je ne veux pas qu'on me fasse. Car après tout, la
seule chose qui nous retient vraiment de commettre un meurtre sans raison envers
un parfait inconnu, un meurtre gratuit, c'est simplement l'égoïsme et
l'amour de soi. Donc oui, je ne tue personne par égoïsme pur, et pas par altruisme. Ôter une vie me donnerait l'impression (sans doute exagérée, certes) de donner le droit à quelqu'un de me tuer également. De plus, avoir une mort sur la conscience me gênerait forcément, et me gâcherait la vie. Mais après tout, même si c'est pour des raisons douteuses, l'important n'est-il pas de respecter la vie d'autrui? (sauf exceptions)
Elle me regarde de ses yeux d’émeraude, d’une pureté et d’une
douceur infinie, qui reflètent l’immensité de l’univers, toutes les planètes
inconnues et les mondes imaginaires qui hantent mes plus beaux rêves. Et je
sens monter en moi cet amour inexprimable et si intense que je pourrais
rester avec elle pour toujours, me noyer dans ces si jolis gouffres verts et dorés où je
me plonge toute entière avec délice, explorant l’inexplorable et laissant cet
amour m’envahir jusqu’à ce que je me fonde sans résister dans ses yeux en
amande, qui renvoient à mon plus grand bonheur mes propres sentiments. Nous ne
faisons plus qu’une seule et même personne, je connais par cœur chaque fibre de
son être et comprends tout ce qu’elle pense, tout ce qu’elle fait, et même si
elle ne me dit rien je sais qu’elle me comprend aussi. J’aime le contact de son doux
visage contre le mien, l’embrasser, sentir son odeur et la regarder dormir. On
ne peut pas rester séparées plus de quelques heures, ou le manque devient
insoutenable : c’est une torture de ne pas la voir, savoir comment elle va,
l’entendre…
Il y a des hauts et des bas, bien sûr, mais l’amour prend le dessus, masquant
les côtés moins supportables de son caractère. Elle s’apprête à ouvrir la
bouche, et je comprends grâce son regard qu’elle va me demander quelque
chose d’important.
Elle miaule. C'est l'heure de lui donner ses croquettes.
Jeudi, j'ai été, avec une amie, faire un tour du côté de mon ancien lycée. C'est tellement lointain tout ça, et si la plupart des gens se souviennent de leurs années de lycée comme d'une bonne période, ce n'est pas forcément mon cas. Socialement, ce fut un échec. De ce lycée je me souviens surtout d'un crachat que j'avais reçu dans les cheveux, des "sataaaaaan" criés à mon passage quand j'avais l'outrecuidance de marcher dans les couloirs, d'un prof pervers qui aimait me coller et m'appelait "mon petit lapin", des récrés passées seule au CDI, et des cours séchés.
Ceci dit, c'était l'année où j'avais pris une grande décision, qui devait déterminer ma vie pour les prochaines années : celle de me détacher de toute influence, forcément néfaste à notre connaissance de nous-mêmes, pour découvrir quij'étais. Avant d'élargir mon horizon, il me paraissait évident de régler ce problème majeur avant. Ne pas brûler les étapes, reprendre depuis le début, et ne rien manquer. Quand on ne communique pas avec les autres, on reste deux entités distinctes et sans rapport, même si on fait partie du même cercle restreint. Et on peut regarder en soi-même, sans que ce "soi-même" ne soit brouillé et désorienté par les jugements extérieurs. A l'époque, je pensais que les autres étaient une entrave à notre développement, car pour savoir qui on est, on n'a besoin que de soi-même, et j'avais trop longtemps tenté de calquer sans succès mon comportement sur celui des autres pour avoir encore envie de m'intégrer.
Je m'étais donc isolée, et j'en avais gagné une certaine connaissance de moi-même, mais aussi des autres car j'en étais venue à faire partie du décor, je pouvais donc les observer tout à loisir. Ce fut très instructif, et parfois navrant, je dois bien avouer. Quand je parlais, on me décrétait "bizarre", et idem quand je ne parlais pas. Je tirais une certaine satisfaction masochiste de savoir qu'on me jugeait sur rien alors que j'étais la seule à savoir ce qui se passait dans ma tète.
J'ai eu la joie, en passant devant ce lycée avec mon amie, d'apercevoir une vieille connaissance, tout de même difficile à reconnaître (merci photoshop!). C'était très drôle, et à refaire, sans aucun doute :)
Après au total plus de 30 minutes à gratter ma voiture, les portières gelées et les blocs de glace qui pendent aux rétros, je me suis aperçue, en arrivant à ma fac, les doigts et la cervelle congelés, les membres durcis et douloureux à cause du chauffage de ma voiture qui ne s'est pas déclenché, les oreilles violettes et insensibles et le nez qui coule, que nous étions seulement 9 élèves à attendre, mais la prof est quand même arrivée... Pour nous dire qu'elle ne nous ferait pas cours, pour cause d'arrêt des enseignements décidé collectivement par les enseignants-chercheurs. Une grève "totale, reconductible et illimitée". Je m'y attendais, ça fait un moment qu'il y a des AG et que les enseignants pratiquent la rétention des notes. Et je dois bien avouer que ça tombe bien : il s'est mis à neiger, et quand il neige, je suis bloquée chez moi, donc s'il n'y a pas cours, je ne manquerai rien (comment ça, Je ne vois que mon intérêt personnel? ;))
J'en ai profité pour récupérer des contrôles du premier semestre (7,5 en grammaire, ce qui n'est pas si nul si on prend en compte que je n'avais pas eu le temps d'apprendre, et 13 et 14 en littérature française, ce qui m'a déçue jusqu'à ce que je sache les notes des autres)
Après moult explications de la part des enseignants, je ne peux que blâmer moi aussi ces réformes (aussi bien ce qui concerne la formation des enseignants que le statut des enseignants-chercheurs, d'ailleurs). Je vois la même situation que l'année dernière qui se répète, sauf que cette fois, les profs sont les premiers à se révolter. Du coup, je me demande qui cèdera en premier, et surtout au bout de combien de temps, parce qu'il faut montrer son désaccord, j'en conviens, mais la question principale que je me pose est : mais qu'est-ce que je vais faire de mes journées? ...