Doutes, Camisole et croquettes pour chats
Encore une journée. Toujours seule parmi eux.
Attendre, encore et toujours.
Ca n'a aucun sens.
J'ai faim d'avoir faim.
J'ai arraché ma camisole. Mais je m'en impose une autre.
Regarder mon chat dormir. C'est si apaisant.
Mais je pense à mon meurtre.
J'ai assassiné une musaraigne agonisante déposée devant ma porte : délicate attention de mon chat adoré. Ce fût rapide. Difficile.
L'oeil vitreux, les pattes secouées de soubresauts compulsifs, elle m'a pourtant suppliée d'abréger ses souffrances.
J'ai tué une petite créature innocente. La laisser souffrir aurait été plus cruel. Pourtant j'ai dû prendre sur moi. Le sens moral est typiquement humain, et malheureusement pour moi j'appartiens à cet espèce.
Comment un être aussi adorable qu'un chat peut se montrer si cruel? Moi qui les trouve si logique, c'est la seule chose en eux qui m'échappe.
La logique exclue-t-elle la conscience? Les humains ont pourtant les deux (en théorie)...
J'idolâtre mon chat. Par extension je devrais idolâtrer la cruauté.
Le soleil s'est rallumé : lui fallait-il du sang innocent?