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L'Hopital Psychiatrique
30 juin 2008

Lire

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Tous ces livres auxquels je n’ai pas touchés pendant si longtemps...

Adolescente, j’attendais toute la journée ces moments privilégiés, ceux où je pouvais m’évader, entrer dans un autre monde pour oublier le mien. Même la plus poignante tragédie me semblait préférable à ma vie, je m’immergeais toute entière dans ces univers, sans même remonter pour reprendre mon souffle, jusqu’à ce que j’ai tout tiré, pressé jusqu’à la dernière goutte de ce jus délicieux que je buvais avec délectation, et que je refermais le livre, épuisée, vidée, suffocante et soulagée d’être libre, libre de ne plus dépendre du livre, de ne plus attendre des heures en cours en rêvant de ce monde que j’avais laissé à regret, libre de choisir le prochain monde où je m’immiscerais…

Mais j’ai fait une overdose de lecture. Je me sentais prisonnière. Aveuglée. J’ai décidé d’affronter le monde, oublier ceux qui me faisaient tant rêver. J’ai laissé à regret tous ces livres que j’avais lus et relus jusqu’à plus soif, me contentant de ces friandises, ces livres qu’on nous impose au lycée et dont je continuais à me délecter, espérant que, malgré les plaintes des autres élèves, la plupart étant des jeunes qui parlent à l’envers et ont oublié de respecter la langue française, on nous en demanderait plus, me nourrissant de ces "obligations".

Aujourd’hui les choses ne me semblent plus du tout pareilles, je me suis fixée des limites. Je ne sors un livre que dans des salles d’attentes, chez le médecin, sachant que l’attente sera longue, et chaque soir. Je m’autorise à me replonger dans un autre univers. Mais je ne suis plus prisonnière. J’ai choisi la liberté de lire, car la liberté c’est s’évader, sortir du monde qu’est le notre pour en connaître d’autres, nés du génie ou de la singularité d’un autre être humain…

Lire, c’est s’enfuir sans lâcheté.

Lire, c’est trouver un compromis.

Lire, c’est s’enivrer.

Lire, c’est vivre un peu plus...

-

-

Pour terminer sur une note plus légère :

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Commentaires
E
Lire c'est un plaisir que j'ai perdu quand ma maladie a sonné à ma porte. Pourquoi? je l'ignore...je lisais beaucoup étant avide d'univers différents puis d'un seul coup le plaisir devint peine, chagrin....<br /> bisous
P
certaines personnes voient en la lecture un marathon, un exploit. "j'ai lu 10 livres de 1000 pages cette année" On s'en fout. <br /> Moi, c'est ce qui m'a dégoutée dans le lecture. <br /> <br /> C'est le "t'as déjà lu tout ça?" quand t'en est aux dernière pages de ton édition intégrale de Kafka ou de Nietzsche. Il pourrait y avoir 500 pages blanches entre la première et la dernière, c'est le pavé qui impressionne.<br /> Et quand on lit un livre de 95 pages, c'est qu'on est pas un vrai lecteur.<br /> <br /> Pour la peine, je lis les gros livres chez moi, et je sors avec des bandes dessinées. Dans le metro, ya toujours un papy qui me dévisage genre "pff c'est quoi cette jeunesse..." Et ça me fait bien plaisir de constater que c'est lui le vieux con.<br /> Na !
E
Je me souviens d'un début d'année, en deux mois, j'en étais à plus de 3000 pages de lues. (Et pas forcément des gros caractères comme ils font maintenant)<br /> <br /> Toute petite dejà, j'adorais la lecture. Je lisais, lisais, lisais, comme personne, et cela a continué. Terminant parfois un livre de 500 pages en une journée, je m'isolais totalement, rêvant de mystères, de meurtres, d'amour derrière les livres.<br /> <br /> Mais pareil, j'en ai fait une overdose, trop c'est trop... Presque a en haïr les livres, les bibliothèques. C'était comme une drogue. (Certains c'est le jeu, d'autre le café, d'autre même le thé...) Une drogue dont je voulais me défaire, je l'aimais et la haïssais parce qu'à cause de cela, je me mettais à dos ma mère, par ma non présence.<br /> <br /> J'ai repris la lecture il y a peu. Aujourd'hui j'ai lu un livre entier. 250 pages. Ca m'a a peine pris quatres heures. Mais pourtant ca fait du bien. Parce que comme tu le dis, c'est vivre un peu plus...
E
Je n'avais jamais pensé à la lecture comme à une addiction, au même titre que Warcraft, Diablo ou autres jeux conduisant à préférer un univers virtuel au réel. En te lisant, le parallèle m'apparaît évident, même si la lecture d'un roman ne conduit pas toujours à l'identification à ses personnages, il y a quand même un transfert. Oui, ce n'est qu'une question d'équilibre à trouver...
C
Je connais cette douce sensation de se faire haper par un livre.<br /> J'adore.<br /> <br /> Et c'est aussi pour ça que j'aime les vacances. Je peux enfin lire tout ce qui me passe sous la main et découvrir une nouvelle vision des choses. <br /> <br /> Certains livres me tiennent en haleine à un tel point qu'ils me coupent du monde. C'est ceux-là que je préfère, mais il faut ensuite savoir revenir dans le monde réel. Et c'est un peu plus difficile.
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